La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète. Cela recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.) ainsi que toutes les relations et interactions qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie. 

Indispensable au bien-être et à la santé des êtres humains, la biodiversité est aujourd’hui menacée : la surproduction, la pollution et le dérèglement climatique lui font aujourd’hui subir l’une des plus grandes crises de son histoire. De nombreux protocoles et conventions internationales donnent déjà des pistes d’actions afin que la protection des espèces et des milieux soit mieux prise en compte par les États et les entreprises. 

De fait, les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur et que ce soit par le biais de leur activité ou par leur implication dans le processus d’extraction de certaines matières premières, ont une responsabilité à l’égard du vivant. La lente prise de conscience concernant l’extinction progressive des espèces poussent certaines d’entre elles à intégrer la biodiversité dans leur stratégie de responsabilité sociétale. 

Nous allons donc nous intéresser aux relations qu’entretiennent entreprises et biodiversité au travers de définitions, chiffres clés et bonnes pratiques.

Définitions :

  • Biodiversité : contraction des mots “biologique” et “diversité”, la biodiversité est une notion complexe, car elle comprend trois niveaux interdépendants :
    • la diversité des milieux de vie à toutes les échelles : des océans, prairies, forêts… au contenu des cellules (pensons aux parasites qui peuvent y vivre) en passant par la mare au fond de son jardin ou les espaces végétalisés en ville ;
    • la diversité des espèces (y compris l’espèce humaine) qui vivent dans ces milieux, qui sont en relation les unes avec les autres (prédation, coopération…) et avec leurs milieux de vie ;
    • la diversité des individus au sein de chaque espèce : autrement dit, nous sommes tous différents ! Les scientifiques parlent de diversité génétique pour ce troisième niveau.
  • Ecosystème : Système formé d’un environnement et son ensemble d’espèces qui y vivent, s’y nourrissent et s’y reproduisent.

  • Services écosystémiques : les services écosystémiques sont les multiples avantages que la nature apporte à la société en contribuant à la pollinisation des cultures et à la formation des sols tout en fournissant des avantages récréatifs, culturels et spirituels.

  • Objectifs d’Aichi : Ensembles de directions stratégiques prises en considération lors de la signature du protocole de Nagoya :
    • But stratégique A : Gérer les causes sous-jacentes de l’appauvrissement de la diversité biologique en intégrant la diversité biologique dans l’ensemble du gouvernement et de la société. 
    • But stratégique B: Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager l’utilisation durable.
    • But stratégique C : Améliorer l’état de la diversité biologique en sauvegardant les écosystèmes, les espèces et la diversité génétique.
    • But stratégique D : Renforcer les avantages retirés pour tous de la diversité biologique et des services fournis par les écosystèmes.
    • But stratégique E : Renforcer la mise en œuvre au moyen d’une planification participative, de la gestion des connaissances et du renforcement des capacités.
  • Cycle biogéochimique : processus de transport et de transformation cyclique d’un élément ou composé chimique entre les grands réservoirs que sont la géosphère, l’atmosphère, l’hydrosphère, dans lesquels se retrouve la biosphère.

Historique :

  • 2018 : lancement du Plan biodiversité à l’occasion du premier comité interministériel pour la biodiversité
  • 10 septembre 2016 : clôture du congrès mondial de la nature à Hawaï, débouchant sur 105 résolutions et recommandations adoptées dont 30 en relations avec les entreprises. Par exemple : fermeture des marchés intérieurs pour l’ivoire d’éléphant, urgence à protéger la haute-mer, protection des forêts primaires, adoption de zones interdites pour les activités industrielles.
  • 2007 : la loi Grenelle I instaure dans le droit français la création de la trame verte et bleue. La trame verte et bleue prend en compte le fonctionnement écologique des écosystèmes et des espèces dans l’aménagement du territoire, et s’appuie sur la biodiversité dite ordinaire.
  • 2006 : loi relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux.
  • 1993 : loi sur la protection et la mise en valeur des paysages, dite loi paysage, qui vise à protéger et mettre en valeur les paysages qu’ils soient naturels, urbains, ruraux, banals ou exceptionnels.
  • 1976 : loi sur la protection de la nature, l’un des grands textes fondateurs du droit de l’environnement.
  • 1960 : loi relative à la création de parcs nationaux.
  • 1930 : loi ayant pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.
  • 1906 : loi organisant la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique.

Chiffres clés :

  • Notre planète compte environ 8,7 millions d’espèces de plantes et d’animaux.

  • 2 espèces de vertébrés ont disparu chaque année depuis un siècle en moyenne.

  • 41% des amphibiens et plus d’un quart des mammifères sont menacés d’extinction.

  • Près de la moitié des récifs coralliens a disparu ces 30 dernières années.

  • Les populations de 3 706 espèces de poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles ont diminué de 60% depuis 1970.

  • 3.6 millions d’euros de perte économique dues aux effets de la déforestation et à la dégradation des forêts.

  • 691 000 entreprises créées en France en 2018 pour un total de 4 495 383 entreprises sur le territoire.

  • Les entreprises consomment 41% de l’énergie primaire en France.

  • En 2013, les entreprises utilisent 976 millions de tonnes de matière dont 410 millions pour la construction en France.

  • Entre 58% et 100% de la pollution atmosphérique aux métaux lourds viennent des entreprises en 2012 en France.

Pourquoi, c’est important ?

La biodiversité offre des biens irremplaçables et indispensables à notre quotidien : l’oxygène, la nourriture et de nombreuses matières premières (bois, fibres telles que laine, coton, chanvre…). Elle contribue directement à la pollinisation des végétaux, à la fertilisation des sols, à l’épuration de l’eau ou encore à la prévention des inondations.

D’un point de vue économique, le maintien de la biodiversité est également essentiel : les avantages économiques de la biodiversité sont fournis en grande partie par les services écosystémiques, comme la pollinisation des cultures, le maintien d’un sol fertile pour la production alimentaire, la transformation de déchets et de polluants, la régulations des ravageurs des cultures par leurs ennemis naturels, la mise à disposition de matières premières pour l’industrie ou encore la production de médicaments.

Enfin, la prise en compte de la biodiversité par les entreprises permet l’amélioration de la qualité de vie des employés, une motivation accrue du personnel, une possible amélioration de la productivité et un renforcement de l’image de marque. 

Voici donc quelques exemples de solutions pouvant promouvoir la biodiversité à l’échelle de l’entreprise.

Comment le mettre en place :

De plus en plus prisée par les responsables RSE, la protection de la biodiversité doit devenir un axe à part entière de la stratégie des entreprises. Voici une liste non-exhaustive des bonnes pratiques que les entreprises peuvent mettre en place afin d’oeuvrer pour la protection de la biodiversité :

  • Analyser son environnement direct et ses activités pour mesurer tous ses impacts sur la biodiversité 
  • Interrogez les acteurs locaux et les experts (DIREN, DRIRE, collectivités territoriales, associations compétentes).
  • Sensibiliser et mobiliser les collaborateurs. 
  • Intégrer des enjeux de biodiversité dans la stratégie des entreprises.
  • Définir des indicateurs de biodiversité avec des critères de qualité appropriés au contexte écologique, géographique, social et économique.
  • Effectuer un contrôle de l’impact de l’entreprise sur la qualité de l’eau environnante (industrie, BTP principalement)
  • Lutter contre la déforestation importée.
  • Installer un jardin d’entreprise (atelier de sensibilisation, potager sans pesticides…)
  • Soutenir une association environnementale.
  • Installer des ruches sur les toits des bâtiments administratifs.
  • Utiliser des sources d’énergie renouvelable.
  • Proposer des nouveaux standards de gestion et de production pour préserver les espèces touchées par l’activité de l’entreprise.
  • Intégrer la biodiversité dans le reporting extra-financier
  • Communiquer sur les actions menées : intégration de la biodiversité dans le rapport annuel, page dédiée dans le journal interne, publication de plaquettes, lettres d’information, publicités sur les actions engagées et les résultats obtenus, rédaction d’un manuel d’information destiné aux fournisseurs.

Sources :

  • https://sciencesnaturelles.ch/topics/biodiversity/about_biodiversity/bedeutung
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